Introduction

Avec plus de 120 volcans actifs répartis sur les 4000 km de l’archipel et une densité de population de l’ordre de 138 habitants/km2 (1 117 à Java), l’Indonésie est d’abord le pays au monde où le risque volcanique est le plus élevé.
La convergence des plaques Indo-Australienne et de la Sonde génère 2 arcs volcaniques, Sunda (105-122°) et Banda (122-128°) sur une distance de 3 000 km. Au nord de la mer de Banda, la situation tectonique est unique en ce qu’il s’agit du seul exemple mondial d’une collision arc-arc actif (arc du Sulawesi à l’ouest et celui des Moluques à l’est) qui consume un bassin océanique via la subduction dans deux directions.

Le volcanisme d’arc se caractérise par un magma visqueux riche en volatiles qui est communément extrudé sous la forme de dômes. L’effondrement de ces dômes produit des coulées pyroclastiques qui peuvent dévaster de larges régions et causer des pertes humaines considérables. L’explosion du dôme du Merapi, lors de l’éruption d’octobre-novembre 2010, a provoqué le déplacement de près d’un million de personnes, 343 victimes ainsi que la destruction de plusieurs villages. Ce volcanisme d’arc, quasi permanent en Indonésie (10 éruptions par an en moyenne), réparti sur la totalité de l’archipel, alterne avec des éruptions explosives plus rares mais plus destructrices encore. Par exemple, l’explosion du super volcan Toba à Sumatra il y a 74 000 ans avec un indice d’explosivité volcanique (VEI) égal à 8 a causé une baisse considérable de la température globale pendant plusieurs années (e.g. Williams et al, 2009). L’éruption récemment identifiée de Samalas 1257 (VEI 7) est soupçonnée d’avoir déclenché un refroidissement climatique en Europe. L’éruption du volcan Tambora en 1815 (VEI=7 ; 72 000 morts) est à l’origine d’années sans été en Europe et de la famine de 1816 ; l’éruption de Krakatau en 1883 situé entre Sumatra et Java (VEI=6 ; 36 000 morts), a provoqué un tsunami de 40 m de hauteur.