Historique
Un site instrumenté labellisé en 2009
VELI a été labellisé site instrumenté par l’INSU [1] en 2009. À la suite de l’éruption explosive exceptionnelle du Merapi en 2010, VELI s’est focalisé sur le thème des transitions entre les éruptions effusives modérées et les explosions violentes associées aux effondrements de dômes ainsi que sur celui des impacts à long terme de ce type d’évènement sur les volcans à dômes. Le projet ANR DOMERAPI (2013-2017) s’est attaché à la réalisation de ces objectifs par une approche scientifique multidisciplinaire fortement intégrée qui repose sur une combinaison d’observations de terrain, d’expériences de laboratoire ainsi que de modélisation dans les domaines de la géophysique, la géochimie, la géodésie et de la géologie. La dynamique d’un système volcanique peut être définie en termes d’échelles de temps et de magnitude d’un certain nombre de variables qui caractérisent les états internes du volcan, tels que la pression magmatique, ou les processus du système comme l’injection de magma en profondeur ou l’ascension du magma en surface. On peut accéder à la dynamique de ces processus internes par l’observation de paramètres géophysiques et géochimiques.
Un service d’observation permanent
C’était l’objectif du volet observationnel de DOMERAPI qui a complété le système de surveillance permanent du CVGHM [2] par un réseau dense multi-capteurs de technologie récente, faisant du Merapi l’un des volcans les mieux observés et étudiés au monde. Le réseau d’observation se compose de sismomètres large bande, inclinomètres de forage, capteurs électriques, spectromètres UV, système photogrammétrique, caméras thermiques, acquisition de données satellitaires. Il est intégré au système de surveillance du CVGHM. A partir de 2017, VELI a pris en charge la poursuite de l’observation du Merapi en maintenant les instruments mis en place grâce à l’ANR.
VELI se focalise sur la continuité de l’observation, la base de données créée par Domerapi, l’archivage et la distribution de données, la valorisation des observations par la recherche et la formation. La philosophie de VELI est de s’appuyer au maximum sur des centres de données nationaux déjà existants tels EPOS-France (ex RESIF) ou HOTVOLC.
VELI reçoit un soutien financier de l’IRD via l’OSUG [3], au travers de crédits spécifiques permettant la maintenance des équipements, de contrats locaux permettant d’embaucher des techniciens indonésiens, et d’un poste de volontaire international (VIA).
Le laboratoire mixte international Subduction Indonésienne et Risques associés (SIR) cofinancé par l’IRD [4] et l’INSU, a démarré en 2022 pour une durée de 5 ans incluant notamment les activités de VELI.
Des données intégrées au réseau Indonésien
VELI comprend également une plateforme instrumentale sur des volcans de l’archipel des Moluques. Développée à la demande du CVGHM et avec le soutien de projets incitatifs IRD, cette plateforme est constituée d’une instrumentation multiparamètres (sismique, inclinomètre, infrasons) moins dense que sur le Merapi.
VELI adopte une réelle démarche d’observatoire (instrumentation pérenne, acquisition de données continues, archivage et mise à disposition de données). Cependant, VELI n’a pas vocation à assurer la surveillance opérationnelle des volcans indonésiens, qui reste de la compétence du CVGHM. En revanche, les données acquises dans le cadre de VELI sont intégrées dans le réseau indonésien et sont exploitées par le CVGHM dans le contexte de la surveillance. De plus, dans le cadre d’interventions en cas de crise, les chercheurs français sont à même de contribuer à l’expertise coordonnée par le CVGHM.
[1] Institut National des Sciences de l’Univers, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
[2] Center for Volcanology and Geological Hazard Mitigation dont dépend BPPTKG, l’Observatoire du Merapi
[3] Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble
[4] Institut de Recherche pour le Développement